L’ESSOR DE L’IoT AU CŒUR DE LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Selon diverses estimations, il y aurait actuellement plusieurs dizaines de milliards d’objets connectés dans le monde. Télévisions, montres, enceintes intelligentes, électroménager et autres capteurs, l’Internet des objets a commencé à envahir le quotidien des Français ces dernières années. Plus du tiers de la population française possède déjà au moins un appareil connecté avec un renforcement des usages durant les confinements successifs. Le marché de l’IoT grand public a ainsi enregistré une croissance de plus de 50 % en un an. Mais qu’en est-il exactement de l’évolution sur le marché de l’IOT industriel ?

Ce mois-ci retrouvez notre Tendance Inno sur la thématique des I(I)OT. L’analyse STRATINNOV ainsi que les témoignages de nos experts vous permettront de faire un point sur l’état général du marché et sur la progression des enjeux et applications dans l’industrie.

CONCEPT
Que sont les objets connectés ?

Les objets connectés existent depuis de nombreuses années dans notre environnement quotidien (signalisation à distance, capteur de pression à l’entrée des parkings, etc.). Ces objets, qui étaient auparavant limités (connectés par câbles directement à un actionneur ou, au mieux, à un réseau local), se sont récemment développés.

Cela s’explique, notamment, par les progrès réalisés dans les domaines de l’électronique embarquée, des télécommunications ou encore du traitement des données. Ces améliorations technologiques se sont accompagnées d’une baisse significative du coût de ces technologies. Les systèmes électroniques embarqués sont non seulement plus performants, mais aussi bien moins chers à produire qu’auparavant.

Des objets connectés à l’internet des objets (IoT)

Du fait des progrès réalisés dans les microsystèmes électromécaniques et les composants électroniques, les objets connectés ne sont donc plus de simples capteurs ou « actionneurs » de nouvelles technologies : ils fonctionnent au sein de réseaux et peuvent créer, communiquer, agréger, analyser et agir sur des données. On ne parle plus alors d’objets connectés mais d’internet des objets.

L’Internet des objets regroupe trois natures d’appareils :

Les objets connectés directement à Internet ;
Le M2M qui définit la communication entre machines et l’accès au système d’information sans intervention humaine via une technologie Bluetooth, RFID, NFC46, Wifi ou 4G par exemple ;
Les terminaux communicants (smart connected devices) comme les tablettes ou les smartphones.

Et maintenant : quelles perspectives pour l’internet des objets ? Après l’Internet des objets, la prochaine vague de croissance d’Internet viendra certainement de la convergence des personnes, des processus, des données et des objets : il s’agit de l’Internet of Everything (IoE), ou « Internet du Tout connecté », avec une intégration automatique des nouveaux standards technologiques.

L'analyse
stratinnov

L’internet des objets touche tous les secteurs d’activité. En premier lieu, ces technologies sont utilisées dans l’industrie pour faciliter la maintenance des équipements, pour améliorer la chaîne logistique (supply chain), pour surveiller la consommation et la production d’électricité, etc.

Malgré la couverture médiatique dont il bénéficie, le marché grand public est moins mûr que le marché interentreprises (BtoB). Au regard du prix, de la durée d’intérêt des objets connectés ou encore de l’obsolescence rapide de ceux-ci, la valeur ajoutée des objets connectés actuels n’apparaît pas évidente aux consommateurs.

Selon un sondage (réalisé par OpinionWay en mars 2017), les objets connectés « grand public » semblent être de mieux en mieux perçus. Les principaux avantages des objets connectés identifiés par les français sondés sont la « possibilité d’être alerté en temps réel en cas d’urgence », la « surveillance d’un logement à distance », le « contrôle de la consommation d’énergie », l’« amélioration de la sécurité routière », ou encore la « possibilité de mieux suivre son état de santé ».

Il est possible de distinguer deux segments prometteurs sur le marché de l’internet des objets grand public :

Les objets connectés portables ou « wearables » proposent un service clairement identifié par le consommateur et accompagnent une dynamique sociale qui prône performance, santé et bien-être.
La domotique ou « smart home » propose un service répondant à une problématique d’usage dans un contexte d’application connectée pour un développement et une évolution dans l’utilisation ou l’occupation de bâtiments.

Pour appréhender le potentiel des objets connectés, les entreprises sont amenées à repenser leur modèle économique et réévaluer leur avantage compétitif pour répondre à de nouveaux besoins d’usage :

La surveillance via des capteurs renseignant sur les conditions d’utilisation et d’opération des objets en service ;
Le contrôle de l’exploitation des données via des microcomposants intégrés dans le produit ou des services étendus sur le cloud ;
L’optimisation de l’usage par l’analyse des données de fonctionnement de l’objet pour en optimiser l’efficacité et la performance ;
L’autonomie des objets proposant des systèmes complets indépendants des réseaux, des standards technologiques et des formats d’échange des données.

Analyse

L’internet des objets est un enjeu économique de premier plan. Le cabinet AT Kearney[1] estime que, grâce à la vente et à l’usage des objets connectés, la création de valeur au niveau de l’Union Européenne s’élèverait à environ 1000 milliards d’euros et 80 milliards d’euros seraient générés par le seul marché des objets connectés à l’horizon 2025.

Parmi les avantages du déploiement à grande échelle des objets connectés, le développement de différentes applications en réponse à des défis techniques :

210 milliards d’euros seraient économisés par la réduction des risques de santé et générés par le gain de temps dans la vie quotidienne des individus ;
300 milliards d’euros seraient gagnés en pouvoir d’achat, notamment en raison d’une meilleure maîtrise de leurs dépenses d’énergie ;
430 milliards d’euros seraient dus à l’augmentation de la productivité dans les entreprises.

Les secteurs les plus impactés par cette transformation devraient être les transports (245 milliards d’euros de PIB en plus en 2025), la santé (235 milliards) et le logement (165 milliards).

En France, plus qu’un nouveau segment de marché estimé à 12 milliards d’euros en 2020[2] (et environ 20 Mds d’euros en 2025), les objets connectés, associés au Big data, représentent un véritable effet de levier de croissance dont les effets pourraient atteindre les 7 % du PIB en 2025.

Parmi les principales sources de création de valeur des objets connectés dans l’industrie :

Un rôle fondamental dans l’émergence d’un nouveau marché, celui des équipements connectés (15 à 23 Mds de 2020 à 2025) ;
Une création de valeur répartie en trois leviers (74 à 138 Mds de 2020 à 2025) :

– l’augmentation de la productivité (30 à 64 Mds de 2020 à 2025) ;

– les gains de pouvoir d’achat (24 à 42 Mds de 2020 à 2025) ;

– des économies de temps monétisées (20 à 32 Mds de 2020 à 2025).

Parmi les secteurs à plus fort potentiel de création de valeur se retrouvent :

Le logement avec la réduction de la consommation d’énergie dans l’utilisation des équipements électroménagers et de la domotique (19 à 28 Mds de 2020 à 2025) ;
La mobilité avec des capteurs et systèmes d’assistance à la conduite et le développement de solutions multimodales (17 à 31 Mds de 2020 à 2025) ;
La santé avec l’amélioration dans le suivi des maladies chroniques et l’observation des traitements diagnostics (16 à 35 Mds de 2020 à 2025) ;
Des leviers transverses comme l’outil de production manufacturière, la logistique ou les smartgrids avec à la clé une optimisation dans les activités de production et de transport (12 à 23 Mds de 2020 à 2025).

[1] https://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/objets-connectes-les-5-secteurs-qui-vont-le-plus-en-profiter_1794967.html

[2] https://www.journaldunet.fr/web-tech/dictionnaire-de-l-iot/1498593-marche-de-l-iot-tous-les-chiffres-en-france/

Au niveau international, de nombreux consortiums existent qui s’apparentent plus à des écosystèmes spécifiques drivés par un fournisseur de service :

L’AllSeen Alliance constituée par 50 entreprises dont Microsoft, propose une plateforme open source (domotique) pour interconnecter différents objets.
L’Open Interconnect Consortium (OIC) constitué de plusieurs entreprises dont Samsung propose une aussi plateforme open source (domotique).
L’Open Connectivity Foundation (créée en février 2016) succède à l’OIC. Microsoft a rejoint ce consortium. L’objectif est de « créer un ensemble de spécifications et de protocoles pour permettre aux appareils provenant de divers constructeurs d’interagir entre eux de façon sécurisée et transparente » selon Microsoft.
L’Industrial Internet Consortium travaille à la mise au point de standards qui porteraient à la fois sur le volet logiciel (pour faire communiquer les objets entre eux à partir de protocoles communs) et sur le matériel, avec la standardisation des niveaux d’alimentation électrique des objets connectés.

Au niveau national

Les objets connectés ont été définis comme l’une des 34 priorités industrielles par le ministère du Redressement productif en 2013. En France, les dispositifs de soutien orientés spécifiquement vers l’internet des objets et les objets connectés sont très peu développés.

Selon un rapport de la Banque des territoires, en 2019 la France compte près de 400 acteurs dans l’IoT[1]. En 2020, les sociétés spécialisées dans le déploiement de solutions IOT pour l’industrie seraient déjà au nombre de 1 123 entreprises.

Afin de favoriser l’émergence de startups à succès sur le sujet, le gouvernement a créé l’Initiative French Tech, une démarche de labellisation d’écosystèmes remarquables en régions, appelés « métropoles French Tech » avec neuf écosystèmes organisés en région (Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse). Un fonds d’investissement de 200 millions d’euros cofinance des accélérateurs de startups au sein du réseau French Tech.

Bpifrance est le premier investisseur pour les fabricants français d’objets connectés, avec 82 millions d’euros déjà investis dans 43 objets connectés. Depuis 2008, 70 millions d’euros ont été investis pour financer plus de 50 projets de recherche.

[1] https://www.banquedesterritoires.fr/les-reseaux-iot-en-zones-peu-denses

L'accompagnement
stratinnov

Notre méthode

STRATINNOV vous accompagne dans vos projets d’innovation sur la détection des opportunités de croissance, vos stratégies de développement par l’innovation, la gestion de portefeuille de projets et l’ingénierie financière et l’accélération de vos transformations.
• Management de la Performance : Nous révélons et générons de la valeur par l’innovation pour une performance durable
• Financement de l’innovation : Nous vous aidons à financer vos projets d’innovation.

Notre expertise

Grâce à l’analyse – en temps réel ou différé – de la masse des données qu’ils produisent, les objets connectés permettent de mieux s’informer, de mieux maîtriser les environnements, de responsabiliser les comportements et, même, de prédire les nouveaux usages numériques. La diffusion de l’internet des objets paraît aujourd’hui inévitable dans l’industrie avec la recrudescence des plateformes et applications de collecte, de stockage et traitement des données.

Le déploiement massif des objets connectés appelle une progression des nouveaux usages numériques ce qui ouvre des perspectives pour le développement et la valorisation d’innovations sectorielles.

Dans ce contexte, STRATINNOV vous aide à identifier les leviers pertinents à actionner dans vos projets d’innovation :

Par la définition d’une roadmap pour le financement de vos projets à chaque étape (faisabilité, prototypage, développement)
Par le montage et le suivi de candidature à des appels à projet et concours

Vous êtes porteur de projet avec une innovation technologique forte ?

Le concours I-Lab : Lien
La bourse French Tech : Lien
Calendrier Grand Défi Cybersécurité : Lien

STRATINNOV ou l’un de ses partenaires peut vous accompagner sur différents dispositifs de financement :

Le soutien à l’innovation. Ces dispositifs de soutien permettent de valoriser les activités de recherche et développement, de répondre à des problématiques industrielles et de favoriser l’émergence de nouveaux cas d’usages et applications en lien avec l’internet des objets :

– le crédit d’impôt innovation (CII), créé par la loi de finances pour 2013 permet aux petites et moyennes entreprises de bénéficier d’un crédit d’impôt, à condition que celles-ci portent sur la conception ou la fabrication de prototypes ou de pilotes d’un produit nouveau

– le statut des jeunes entreprises innovantes (JEI) autorise l’exonération des cotisations patronales et augmente mécaniquement la capacité d’investissement.

Témoignage

Roland Atoui, CEO de Red Alert Labs

Accompagnement

Red Alert Labs est une entreprise française spécialisée dans la cybersécurité des objets connectés et la certification, avec comme objectif d’instaurer de la confiance dans l’IoT en proposant une plateforme logicielle d’automatisation.